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23 mai 2024, séance 5 : le statut et la rémunération artistiques

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Dernière mise à jour : 27 janv.

Plusieurs contradictions apparaissent autour de la questions du statut de l’artiste. Par exemple, comment allier un statut unique et la revendication d’une pluralité des manières d’être artiste ?


> Quel statut permettrait d’allier unicité et diversité ?

> La revendication d’un statut de l’artiste relève-t-elle d’une revendication du travail artistique comme une profession (au même titre qu’avocat, médecin, magistrat…), d’un métier (techniciens, artisans…), etc.?


La séance n°5 cherche à comprendre les motivations derrière l’appel à un statut de l’artiste et à aborder la rémunération du travail artistique.



Françoise Liot ouvre la séance en donnant quelques éléments sur cette question du statut et de la rémunération des artistes visuels en Nouvelle-Aquitaine.

Elle rappelle qu'au moment de sa soutenance de thèse, intitulée « Les carrières artistiques en Aquitaine : les transformations de la profession d'artiste face aux politiques de soutien à la création » (1997), les questions du travail, de la reconnaissance et de la rémunération étaient peu abordées par les acteurs du secteur. Les débats étaient surtout autour de l’art contemporain, de la défense de celui-ci, et de la sensibilisation des publics. À cette époque, les galeries étaient plus implantées, plus présentes, ce qui montrait bien l’importance de l’œuvre ; vendre ses œuvres était central et peu d’importance était accordée à la démarche artistique ou aux processus de création.


Le Rapport Racine (2020) illustre bien cette « tendance » : les questions du statut, de la rémunération et de la reconnaissance du travail artistique sont très présentes.




Plusieurs réactions dans le groupe permettent de faire émerger les thèmes suivants :

  • Un certain échec de la décentralisation du monde privé, et en particulier des galeries : autour des années 2000, un contexte trop difficile pour les galeries les a poussé à se déplacer à Paris => l’économie de l’artiste a dû se déplacer et dépend aujourd'hui surtout de l’argent public ;


  • Une densification de l’activité artistique suite à un budget important injecté dans le secteur à partir des années 1980 (produit d’une volonté politique - les  « années Lang » ;


  • Un constat : le marché de l’art s’est structuré selon des logiques capitalistes. Au lieu d’accueillir une grande diversité de projets et de pratiques artistiques, il se concentre sur un petit nombre d’artistes ;


  • Une présence trop rare des artistes français sur leur territoire. Ex : étude FRAC Limousin, 45 % des œuvres dans la collection sont issues de la créations d'artistes étrangers.

- Question de la mobilité des artistes en rapport avec sa reconnaissance ;

- Évolution de la politique des FRAC depuis les années 2010, d’une tendance à l’international à une préférence locale. => Rapport local/global.


Afin de fournir quelques éléments de réflexion aux participants, Pierre Cabrol intervient en deuxième partie de matinée pour présenter ses travaux sur la question d'un statut pour les artistes plasticiens. Ses propos s'appuie sur l'article :




Lecture de textes : reprise de certains principes de la méthode de l’arpentage


L'arpentage est une méthode de lecture collective issue de la culture ouvrière, particulièrement utilisée dans les cercles ouvriers puis, réutilisée et plus largement diffusée par les mouvements d’éducation populaire à partir des années 1950. L’arpentage est une méthode de découverte à plusieurs d’un document ou d’un corpus de documents, en vue de leur appropriation critique.


Il s’agit de mettre les participants en capacité:

- de réfléchir de manière individuelle au regard des réflexions collectives ;

- de mettre en commun des connaissances, des idées et des intuitions ;

- d’aborder la lecture sous une forme singulière : collective et partielle.


Dans le cadre du travail avec le groupe, seule une partie de la méthode de l'arpentage a été empruntée.


Le travail a été réparti en trois sous-groupes puis, guidé ainsi :


1) Lecture individuelle des documents ;

2) Mise en commun au sein du sous-groupe de travail ;

- produire pour les autres une synthèse de leur texte en y apportant des questions, des réflexions, des désaccords ;

- faire résonner ce qui est évoqué dans les textes avec la position occupée dans l’écosystème.

3) Identifier :

- 3 choses qui font sens pour lui/elle ;

- 2 choses avec lesquelles il/elle est en désaccord ;

- 1 élément utile de garder en tête.


Chacun.e est encouragé.e à ajouter son ressenti à la lecture des documents, une expérience personnelle liée à ces thématiques.

La restitution a été suivie d'un temps d'échange en groupe entier, pour exprimer ce que cela évoque chez les autres participants, pour affiner la compréhension, pour identifier les questions soulevées, pour faire la synthèse des grandes idées.



Découvrir les 3 textes soumis aux participants :


  • Le Journal des Arts, Grand Angle - « Financer le temps de recherche des artistes-auteurs par une aide automatique », mars 2022




  • Revue L'Art même, n°84, Entretien avec Pascal Gielen, 2021




  • Revue L'Art même, n°84, Statut et rémunération des artistes visuels, 2021



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