Retour sur la rencontre du 28 mai
- Recherche Artsvisuels
- 27 févr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 sept.
JOURNEE D’ÉTUDE INTER-REGIONALE
ÉCONOMIE DU TRAVAIL ARTISTIQUE
Situation des artistes visuels et structuration du secteur
Cette journée d’étude, inscrite dans le cadre d’une recherche portée par le Centre Émile Durkheim de l’Université de Bordeaux était consacrée à L’Économie du travail artistique.
Orchestrée par Françoise Liot, Maîtresse de conférences HDR en Sociologie (Université Bordeaux-Montaigne, Centre Emile Durkheim) et Géraldine Moreau, docteure en sociologie des arts et de la culture (Université Bordeaux-Montaigne, Artes), accompagnées des membres de l'équipe recherche, ce rendez-vous a été l’occasion de présenter les premiers résultats d’analyse de la situation des artistes en Nouvelle-Aquitaine et de mettre en partage ces résultats avec les travaux réalisés dans d’autres régions de France :
Antoine Brun, Directeur du réseau a.c.b - art contemporain en Bretagne
Marjorie Glas, Socio-historienne, chercheuse rattachée à l'IRIS-EHESS
Claire Hugonnet, Coordinatrice générale du Réseau Air de Midi-Art contemporain en Occitanie
Nathalie Le Berre, Directrice du Pôle arts visuels Pays de la Loire
Caroline Sebilleau, artiste, enseignante-chercheuse à l’Université de Nîmes et Benoît Brient, designer graphique indépendant
Ulysse Teruel, Doctorant en sociologie, Contrat CIFRE, Pôle arts visuels Pays de la Loire
Grand Témoin de la matinée Charline Claveau,Vice-présidente Région Nouvelle-Aquitaine en charge de la culture, des langues et cultures régionales, et du patrimoine
Deux tables rondes ont stimulé les réflexions et les échanges :
TABLE RONDE 1
Économie du travail artistique
La rémunération des artistes visuels
Dans chaque enquête, ainsi que dans le rapport Racine, la question de la rémunération est posée. Nombre d’activité des artistes visuels ne sont pas rémunérées : l’exposition, le gardiennage d’exposition, parfois l’édition, à peine la médiation etc. Il semble que sur ce point, même s’il y a sans doute encore beaucoup à faire, les choses avancent et une réelle prise de conscience a eu lieu. Qu’est-ce qui a été mis en place dans chaque région ? qu’est-ce qui est encore à faire ? La séparation entre les budgets de production et la rémunération des artistes par exemple dans les appels à projets semble être un chantier à ouvrir.
Le rôle des collectifs dans l’organisation du secteur
La plupart des enquêtes pointent l’organisation collective du secteur des arts visuels, de ce point de vue l’activité artistique n’est pas une activité solitaire. Mais de quoi parle-t-on réellement quand on aborde cette question ? A quoi servent les collectifs ? Dans quelle mesure s’agit-il de création partagée, de partage de conditions matérielles (de mutualisation), de défense des valeurs ? Le collectif a-t-il une dimension politique ? Comment le collectif transforme-t-il les manières d’envisager le travail artistique ? N’y a-t-il pas parfois une injonction au collectif (pour obtenir des subventions, pour faire des économies d’échelle) ?
L’accompagnement
La question de l’accompagnement est également un point central des enquêtes. Cela conduit à réfléchir aux intermédiaires et à quels intermédiaires sont les plus pertinents. Parfois les artistes ont le sentiment d’une infantilisation, comme s’ils portaient la responsabilité de leur précarité parce qu’ils ne savent pas bien gérer leur activité. Il leur manquerait des compétences administratives, des compétences en gestion et en ingénierie de projets etc. Quels intermédiaires développer ? La forme de bureau de production (sur le mode des arts du spectacle) serait-elle pertinente ? Comment valoriser le travail d’intermédiation, comment peut-il produire de la valeur et non pas soustraire de la valeur ? (Il est parfois accusé de prélever une partie des ressources ou encore de renforcer la sélection. Comment articuler un accompagnement social et artistique ?
TABLE RONDE 2
Ecosystème de l’activité artistique
L’articulation des économies publique/privé
Alors que beaucoup d’artistes articulent ventes à des collectionneurs, appels à projets, travail alimentaire dans l’économie de leur travail artistique, comment pourrait-on envisager une organisation du secteur qui permette une meilleure articulation de ces revenus ? Il semble notamment que la dimension marchande de l’activité est souvent un point aveugle de l’écosystème. Comment mieux prendre en compte cette économie et contribuer à son développement ?
L’organisation et la structuration du secteur à l’échelle régionale
Comment organiser le secteur des arts visuels à l’échelle régionale et agir sur les territoires ? Si le marché de l’art contemporain est internationalisé, n’y a-t-il pas une place pour des politiques structurantes à l’échelle des territoires ? Sans s’enfermer dans le local, il semble qu’aujourd’hui la question de la proximité liée aux préoccupations environnementales et à l’implication des populations dans les démarches artistiques (droits culturels) permet de penser des politiques publiques à l’échelle des territoires pour les arts visuels, en confortant la création comme condition de la possibilité même des projets.
La question de la diffusion
Autre problème qui apparait dans l’enquête est celle de la durée de vie des projets et de leur diffusion. S’il y a un enjeu fort à favoriser et financer l’acte de création, comment peut-on penser la visibilité et la circulation des œuvres produites ? Comment financer cette diffusion pour qu’elles conduisent à une rétribution des artistes tout en permettant d’installer la présence d’artistes sur le territoire auprès d’un large public mais aussi d’un public d’amateurs et de collectionneurs ? Dans ce contexte, quels sont les intermédiaires à renforcer pour mener ces missions structurantes de façon significative aux côtés des collectivités territoriales et de l’État ?
🗣️ Les intervenants parle de la journée d'étude 🎧
Remerciements aux partenaires d'organisation de la journée : le Réseau Astre et l'OARA.
Ainsi qu'aux partenaires de la recherche en cours :
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